Vérité 2 : Erwata ami des plaines lointaines
Le galop martèle les sombres souvenirs,
Et le vent emporte les cris du peuple mort,
La bouche des fusils et des conquistadors,
S’éteint dans les siècles qui peinent à mourir.
Autrefois les vallées regorgeaient de trésors
Les rivières buvaient les langues du ciel,
Et des fleurs s’évadaient des gorgées de miel,
Que léchaient le soleil caressant le décor.
Et le soir l’horizon rougissait de plaisir,
Et la nuit embaumait les tipis orgueilleux,
Les insectes dansaient sur les flammes des dieux,
Et les indiens perpétraient leur si bel avenir.
Mais un jour l’océan a bruissé de voiles,
Les voleurs arrivaient sous de sombres étoiles,
Les bateaux martelaient les cœurs en batailles,
Qui tapaient et hurlaient « on veut vos entrailles ! ».
Erwata mon ami, mon frère de tourments,
Combien j’entends tes cris dans les plaines de sang,
Autant de massacres, autant d’assassinats,
Pour de tristes métaux et d’affreux apparats.
Lavés des sentiments les vallées vertes et or,
Pleuraient à la victoire des pilleurs de l’aurore,
Erwata mon ami, mon frère, mon guerrier,
Je m’incline devant toi et ces milles charniers.